Une histoire du tango

Madame Christine CHAZELLE

Pianiste, arrangeur et pédagogue, Christine Chazelle a fait ses études d’écriture et d’analyse musicale au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.

Elle est titulaire du C.A. de formation musicale ainsi que du D.E. de piano

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LE TANGO

Le tango naît sur les rives marécageuses du Rio de la Plata, dans les faubourgs de Buenos Aires (Argentine) et de Montevideo (Uruguay), pendant le dernier quart du XIXe siècle. L'étymologie du mot reste aujourd'hui encore incertaine, les historiens proposant de nombreuses et diverses origines locales ou africaines.

L'Argentine, indépendante depuis 1810, a libéré ses esclaves noirs et unifié ses provinces. Elle se dote d'une capitale, Buenos Aires, et, en 1880, d'une Constitution fédérale. Dès 1870, elle fait appel à l'immigration européenne pour assurer son développement économique. Le port de Buenos Aires voit débarquer plusieurs millions d'immigrants, surtout italiens (notamment des napolitains qui exerceront plus tard une certaine influence sur les mélodies du tango chanté) et espagnols, mais aussi allemands, français, juifs d'Europe de l'Est, etc. Tous rêvent de faire fortune sur les terres du nouveau monde mais beaucoup d'entre eux vont bientôt perdre leurs illusions. Ils s'entassent à la périphérie sud de la ville dans d'immenses taudis, appelés conventillos, où ils se mêlent à une population locale miséreuse. Celle-ci est composée essentiellement de deux communautés. Celle des anciens paysans et gauchos (gardiens de bétail) qui ont quitté la pampa (campagne argentine), descendants des populations indigènes d'origine amérindienne ou issues des anciens colonisateurs espagnols, et celles des noirs, mulâtres et créoles descendants eux des anciens esclaves importés le siècle précédent d'Afrique noire vers les Antilles, les Caraïbes et toute une partie du continent latino-américain. Dans les faubourgs qui se peuplent à vue d'oeil, au coin des rues ou dans les patios des conventillos, s'improvisent alors d'humbles petits bals. Avec quelques instruments de musique — flûte, guitare, parfois mandoline,... — et les pas de plusieurs danses traditionnelles du monde entier — Habanera cubaine, tango andalou ou gitan, candombé d'origine africaine, contredanse française, polka, folklore tzigane et yiddish, canzione italienne,... — qui mixent tout ensemble les rythmes et les mélodies des européens à ceux des payadores (chanteurs itinérants) et des noirs des orillas (rives du Rio de la Plata), s'élabore entre 1870 et 1890, à la suite de la payada, une nouvelle danse populaire métissée spécifiquement argentine: la milonga, qui donnera naissance vers 1890-1900 au tango argentin.

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