Sommes nous seuls dans l'univers

Charles FRANKEL géologue

Charles Frankel est planétologue (spécialiste de la planète Mars) et auteur scientifique. Il enseigne la géologie de Mars à Middlebury College aux USA. Il est également l’auteur de Terre de Vignes.

 

Le Point du 05/12/2013

 

Astrophysique. Les scientifiques traquent les exoplanètes à la recherche d'une vie extraterrestre. Leurs dernières découvertes sont prometteuses...

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C'était il y a neuf jours : l'observatoire WASP-South, situé en Afrique du Sud, découvrait une nouvelle exoplanète. WASP-99b, c'est son nom, est la 1000e planète possiblement habitable détectée à ce jour dans l'Univers. Mais existe-t-il une vie extraterrestre ? La question n'a jamais été autant d'actualité. Depuis qu'en 1995 a été repérée la première planète extrasolaire, des centaines d'astrophysiciens, biologistes, physiciens, géologues, chimistes, mathématiciens et généticiens passent au tamis l'immensité de l'Univers à la recherche d'exoplanètes, scannent la surface des satellites de Jupiter ou de Saturne et auscultent les entrailles de Mars pour trouver la preuve d'une vie. Leurs instruments s'appellent "Kepler" et "CoRot", ce sont de puissants télescopes destinés à cette quête, dont ils épluchent aujourd'hui la récolte (lire Le Point n° 2146, p. 112). Les "exobiologistes", comme on appelle les membres de cette nouvelle communauté scientifique, essaient aussi d'imaginer toutes les formes de vie extraterrestre possibles, de la bactérie à l'organisme évolué, et, pourquoi pas, doté de capacités cognitives (lire lire Le Point n° 2146, p. 120). Jusqu'à se demander, au passage, si la vie sur la Terre ne serait pas d'origine extraterrestre, apportée par des météorites.

La majorité des scientifiques en est désormais convaincue, la Terre ne peut pas être la seule à abriter des organismes vivants. Rien que dans l'Univers observable, celui qui est accessible au bout de nos télescopes, on recense des centaines de milliards de galaxies, chacune d'entre elles contenant au moins 100 milliards d'étoiles avec leur guirlande de planètes. Soit des milliards de milliards d'exoterres...

Après avoir démontré que notre soleil n'est qu'une étoile assez ordinaire comme on en voit des millions et que la Terre, qui tourne autour, est une planète presque comme les autres, la science est peut-être en passe de bouleverser une nouvelle fois notre vision du monde, en révélant que la vie sur Terre n'est qu'une vie parmi d'autres

 

Depuis la nuit des temps, l’Humanité a toujours semble-t-il été fascinée par la voûte céleste, décrivant même des animaux, des personnages, envisageant des constellations, au gré des milliers d’astres visibles à l’œil nu. Allant parfois jusqu’à imaginer et adorer des dieux, des entités conscientes, à travers les planètes, le Soleil ou la Lune. De nos jours, et plus que jamais, en dépit du fait que nos connaissances se soient étoffées au fil des Ages, le Cosmos ne cesse d’intriguer, et l’on peine à ôter le voile opaque qui recouvre cet énigmatique Ensemble de tous les Ensembles. Et s’il est une question existentielle qui mérite d’être posée, c’est bien celle de savoir si la Terre est la seule planète à abriter la vie ou la conscience au sein de l’Univers.
 
Le Parisien du 17/04/2014
 
Vision artistique de Kepler-186f, première planète hors du système solaire d'une taille comparable à la Terre et sur laquelle l'eau pourrait exister à l'état liquide, rendant la vie possible.
 

Vision artistique de Kepler-186f, première planète hors du système solaire d'une taille comparable à la Terre et sur laquelle l'eau pourrait exister à l'état liquide, rendant la vie possible.

«Eurêka !», aurait crié Archimède, s'il faisait partie de l'équipe d'astronomes qui vient de franchir une étape cruciale dans la quête d'une Terre jumelle «habitable» .
 
 Ces scientifiques, dirigés par une astronome de la Nasa et dont les travaux ont été publiés ce jeudi dans la revue américaine «Science», ont découvert grâce au télescope spatial américain Kepler la première planète d'une taille comparable à la Terre et sur laquelle l'eau pourrait exister à l'état liquide, rendant la vie possible. S'il est exclu pour les humains d'y «habiter» un jour - cette exoplanète est tout de même située à 4,6 millions de milliards de kilomètres de notre Soleil - cette découverte conforte la probabilité de trouver des planètes sœurs de la Terre dans notre galaxie, la Voie Lactée
 
«Ce qui rend cette découverte particulièrement intéressante c'est le fait que cette planète baptisée Kepler-186f est de taille terrestre en orbite autour d'une étoile dite naine, plus petite et moins chaude que le soleil, dans la zone tempérée où l'eau peut être liquide», souligne Elisa Quintana, une astronome du SETI Institute au centre de recherche Ames de la Nasa, qui a mené cette recherche. «C'est la première exoplanète de la taille de la Terre trouvée dans la zone habitable d'une autre étoile»,  insiste-t-elle.

Un «pas important» dans la quête d'une terre bis

 
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