Les troubles du sommeil

Docteur Emeline LE CADET-WOH, neurologue, Unité de Sommeil du CHRU de Brest, Hôpital La Cavale Blanche

Les troubles du Sommeil

 

Le sommeil ne permet pas seulement de reprendre des forces, il est indispensable au développement cérébral ou encore pour assurer certaines fonctions métaboliques. Limiter son temps de sommeil expose à des risques concernant la vigilance, l’apprentissage, le surpoids, etc. Les troubles du sommeil sont quant à eux à l’origine de pathologies touchant diverses spécialités médicales telles que la pneumologie, la neurologie, l’ORL, la psychiatrie, la pédiatrie… La recherche sur le sommeil mérite donc toute l’attention de la communauté scientifique.

 

Qu’est-ce que le sommeil ?

 

Le sommeil s’oppose à l’éveil. Il fait intervenir différents mécanismes cérébraux qui régulent le rythme jour / nuit, la durée quotidienne de sommeil et sa qualité. Il existe plusieurs stades qui se caractérisent chacun par un niveau d’activité cérébrale et musculaire.

Les différents stades du sommeil

La structure du sommeil est connue depuis une cinquantaine d'années. Il en existe deux types : lent (activité cérébrale ralentie) et paradoxal (activité cérébrale intense). La nuit est composée d’une succession de 4 à 5 cycles d’environ 90 minutes de ces deux types de sommeil

Près de 10 % d’insomniaques

Selon une enquête menée en 2009 par l’Institut du sommeil et de la vigilance, les jeunes adultes de 25 à 35 ans dorment 7 à 8 heures par jour ; le temps de sommeil est inférieur à 6h - 7h entre 35 et 55 ans. Près de 30 % des Français dorment moins de 7 heures par nuit.

Environ 20 à 30 % de la population se plaint de troubles du sommeil dont 15-20 % d’insomnie modérée et 9-10 % d’insomnie sévère. La somnolence diurne excessive affecte près de 8 % de la population, avec des conséquences directes sur la santé publique. Un décès sur trois sur la route est lié à un endormissement au volant.

En outre, il existe plusieurs troubles moteurs ou respiratoires liés au sommeil qui entraînent des comorbidités et une somnolence excessive ; 5 à 7 % de la population générale souffre d’apnées du sommeil (15% après 70 ans) et 8,4 % présente un syndrome des jambes sans repos dont 2 % de formes sévères et très sévères.

 

Les maladies et les troubles du sommeil

 

Les insomnies sévères se caractérisent par des problèmes d’endormissement ou des réveils nocturnes plusieurs nuits par semaine et pendant des mois.

 

La compréhension de ce phénomène a peu progressé au cours des vingt dernières années et beaucoup considèrent qu’il s’agit d’un épiphénomène de troubles anxieux ou dépressif. Trois facteurs contribuent cependant à ce trouble : une prédisposition génétique, un facteur déclenchant (événement stressant, dépression) et un facteur de chronicisation qui entretient les insomnies

Le traitement des insomnies : médicamenteux ou non
Près de 10% des Français sont atteints d’insomnie chronique et 18,3 % de la population consomme des anxiolytiques ou des somnifères, dont la moitié d’entre eux régulièrement*. Ces somnifères sont en général des benzodiazépines qui ralentissent l’activité cérébrale mais de manière non spécifique. Pour lutter contre l’hyper-éveil propre aux insomniaques, la recherche thérapeutique s’oriente vers des molécules qui bloquent spécifiquement les circuits d’éveil. C’est le cas des médicaments anti-orexine ou anti-histamine, en développement dans le traitement de l’insomnie. En parallèle, la thérapie cognitivo-comportementale apporte des résultats intéressants. Elle propose une éducation au sommeil (retarder l’heure du coucher, ne pas rester au lit éveillé, ne pas consommer d’excitants, ne pas faire de sport tard, etc.) et améliore la gestion du stress

Trouble du sommeil

 

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