Le Qatar

Monsieur Daniel CLEAC'H professeur d'Histoire en Lettres Supérieures

Le Qatar ou le Katar, en forme longue l’État du Qatar (en arabe : Qaṭar, قطر et Dawlat Qaṭar, دولة قطر), est un petit émirat du Moyen-Orient . Le Qatar est situé sur une petite péninsule s'avançant dans le golfe Persique et reliée à la péninsule Arabique au sud, où elle a une frontière terrestre avec l'Arabie saoudite. Sa capitale est Doha, ou Ad Dawha. La langue officielle est l'arabe, et la monnaie le riyal qatarien.

Le Qatar est le quatrième producteur de gaz naturel du monde après les États-Unis, la Russie et l'Iran7 ; il est devenu le premier exportateur de gaz naturel liquéfié. Le pays est aussi un producteur de pétrole, mais de taille moyenne, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Il est membre associé de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis le 13 octobre 2012 sans être passé par le statut d'observateur.

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Avec une superficie de 11.437 km² et une population de 2,4 millions d’habitants, l’Etat du Qatar est l’un des plus petits Etats du Golfe. En revanche, l’économie du Qatar est la plus dynamique de la région et la richesse par habitant y est la plus élevée.

Devenu indépendant en septembre 1971 après 55 ans de protectorat britannique, le Qatar a refusé d’être intégré dans la Fédération des Emirats Arabes Unis. Depuis la fin du XIXème siècle, le pays est une monarchie  dont les Emirs sont issus de la famille Al-Thani. Le 25 juin 2013, Cheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani, qui avait accédé au trône en 1995, a abdiqué en faveur du prince héritier, son fils Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani.

Sur le plan économique, le Qatar enregistre un développement remarquable. Après 10 années au cours desquelles l’économie qatarienne a été la plus dynamique au monde (+15% pendant la période 2007-2011) grâce à la hausse de la production de gaz naturel liquéfié, l’Emirat est entré dans une nouvelle phase de son développement économique. La croissance (6,3% en 2013, et 6,5% en 2014) est désormais tirée par les activités hors hydrocarbures. La baisse des prix du pétrole ne remet pas en cause le dynamisme de l’économie qatarienne dont la situation financière reste solide (notation AA avec perspective stable par les grandes agences de notation).

Doha Qatar

Situation économique

L’économie du Qatar présente des performances remarquables. Même si le taux de croissance est passé de 16% en 2010 à 6,1% en 2014, le Qatar jouit toujours du plus fort taux de croissance de la région. L’émirat dispose des troisièmes réserves mondiales de gaz (derrière l’Iran et la Russie) et a mis en œuvre une stratégie ambitieuse pour devenir le leader mondial de GTL (« Gas to Liquids »). Il est le premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié (32% de la production mondiale), notamment grâce à l’achèvement de son programme d’extension des capacités (77 millions de tonnes par an).

La chute des cours du pétrole ne remet pas à ce stade en cause la solidité de l’économie : la dette publique reste modeste et les avoirs extérieurs du Qatar pourraient financer un déficit de la balance des paiements. La rente « pétro-gazière », qui se traduit par des excédents confortables de la balance commerciale, a en effet permis à l’émirat de quadrupler ses réserves de change entre 2007 et 2014 et d’accumuler une épargne destinée aux générations futures, gérée depuis 2005 par le fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA).

Le défi de la diversification de l’économie continue toutefois de se poser, car les hydrocarbures représentent encore 92% des exportations et 80% des recettes budgétaires. Pour le relever, le Qatar s’est lancé, depuis 2008, dans un vaste programme de diversification qui repose sur quatre piliers : la création de pôles autour de l’économie de la connaissance (recherche fondamentale, centres d’excellence, innovation) ; le développement d’un hub aéroportuaire (construction en cours d’un aéroport d’une capacité de 12 millions de voyageurs par an) ; la constitution d’un centre financier sur le modèle du DIFC de Dubaï ; le développement d’une filière tourisme (aménagement de l’île artificielle Pearl ; infrastructures sportives dans la perspective de la Coupe du Monde de 2022). Parallèlement, les autorités ont lancé un vaste programme d’investissements dans les infrastructures (« Qatar National Vision 2030 ») estimé à 200 milliards de dollars

Politique extérieure

Les printemps arabes ont marqué une nouvelle étape dans la stratégie d’affirmation régionale poursuivie par l’Emir père, Cheikh Hamad. En se rangeant très vite du côté des insurgés et en soutenant les courants islamistes (notamment les Frères musulmans), qui allaient, selon Doha, « dans le sens de l’Histoire », le Qatar a saisi l’opportunité offerte par l’affaiblissement des grands pays arabes (Egypte, Algérie, Irak, Syrie). Grâce à l’audience de la chaîne Al Jazira, l’émirat s’est fait le chantre des révolutions et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Cependant, les revers des Frères musulmans et le changement d’Emir a conduit le Qatar à adopter un profil relativement modeste. Avec ses dernières médiations en faveur de la libération d’otages (pèlerins chiites en Syrie en 2013, religieuses chrétiennes de Malloula en Syrie en mars 2014, sergent américain Bergdahl en Afghanistan en juin 2014, journaliste américain P. Curtis en août 2014, 45 casques bleus fidjiens en septembre 2014), Doha est revenu aux fondamentaux de sa diplomatie, en faveur d’une action plus discrète.

Afin de renforcer sa visibilité sur la scène internationale, le Qatar s’emploie également à organiser un maximum de forums internationaux (sommet des Nations Unies sur le financement du développement, Conférence internationale sur le dialogue inter-religieux, Conférence des Etats parties à la convention des Nations Unies contre la corruption, conférence des Nations Unies sur le changement climatique, 13ème congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale).

En outre, le Qatar investit massivement dans le sport. Sa désignation, le 2 décembre 2010, comme pays organisateur de la Coupe du monde de football 2022 (premier pays arabe à organiser cette compétition) a constitué un important succès. Doha a accueilli par ailleurs le championnat du monde de natation en 2014 et le championnat du monde de handball en 2015, remporté par la France.

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