La culture de la pomme de terre

Monsieur Bernard JOUAN

Cela fait un demi-siècle que Bernard Jouan, agronome breton, s'investit dans la solidarité internationale. L'aventure a débuté en 1965 lorsque Bernard, incité par sa femme Marie-Pascale, a monté un dossier de coopérant au lieu de s'engager dans l'armée. C'est au Niger que Bernard a été envoyé et c'était là ses premiers pas sur la terre africaine. Durant deux ans, il a participé à une mission d'agro-développement local, avec le CIRAD (Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le développement), au cours duquel il a, en plus de son activité de recherche-développement, réalisé un inventaire des maladies qui affectent le mil et le sorgho.

« La culture de la pomme de terre peut-elle contribuer à réduire la faim dans le monde »

Quatrième (peut-être 3^ième) production vivrière mondiale (après riz, blé, maïs) mais 1^ère production non céréalière, la pomme de terre s’adapte à des situations très diverses : du cercle polaire à l’équateur en jouant sur les saisons, les variétés, l’altitude, etc. Elle a joué un rôle considérable dans les pays du Nord depuis son introduction et par exemple, il n’y a plus eu de famine en France depuis que la pomme de terre s’est développée. Actuellement, la production globale de pommes de terre est stable dans les pays « riches » avec diverses évolutions. Par contre, elle est en forte progression dans les pays du Sud. La Chine est devenue le 1er producteur mondial tandis que l’Afrique (malgré un certain développement) a du retard dans la production et la consommation.

Or, l’Afrique, compte tenu de la forte progression prévisible de la population, doit multiplier ses productions vivrières par 4 ou 5 dans les prochaines décennies, si on veut limiter l’aggravation des problèmes alimentaires qui existent déjà.

    La pomme de terre, si les facteurs limitant sont bien pris en compte, peut jouer un rôle beaucoup plus important dans les systèmes maraîchers subsahariens car c’est, de loin, le légume qui produit le plus de matière nutritive par jour d’occupation des sols, donc de travail et surtout de consommation de l’eau.