Immigration France et Europe

Monsieur Henri MOREAU Professeur de chaire supérieure en retraite, spécialité "Géographie"

Henri MOREAU au premier plan à Gauche

-La France est-elle un pays d'immigration massive ?

Oui elle l'a été... à la fin des années 1920, lorsque le pays affichait un taux d'immigration record devant les États-Unis, ou dans les années 1950-1960. Aujourd'hui, avec en moyenne 200 000 immigrés (définis comme des personnes nées étrangères à l'étranger) qui sont entrés chaque année sur le territoire français entre 2004 et 2012 selon l'INSEE ou 235 000 en 2013, soit entre 0,3 % et 0,4 % de la population française, on est loin d'un phénomène massif. A titre de comparaison, ce chiffre correspond à l'arrivée de 291 supporters dans un Stade de France de 81 000 places. Avec un tel taux d'immigration, la France est en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE, qui s'établit à 0,6 %. En outre, pour évaluer de façon pertinente le flux d'immigrés, il faut soustraire aux 235 000 entrées de 2013 les 95 000 immigrés qui ont quitté la France cette année là, ce qui porte le flux net d'entrées d'immigrés à 140 000.

Une autre façon de répondre à la question est de quantifier la contribution des migrations à la croissance de la population française. Pour cela, il convient de comparer le flux net d'immigrés au solde naturel (naissances moins décès). En 2013, la France comptait 243 000 naissances de plus que de décès. L'apport de l'immigration net à la croissance de la population française est donc de moins de 40 % (140 000 / (243 000 + 140 000)). A comparer aux presque 200 % que représente l'apport des migrations à la croissance de la population allemande, du fait d'un solde naturel négatif lié à une fécondité en berne.

L’Europe au défi de l’immigration

Au-delà de l’accueil humanitaire immédiat, l’Union européenne doit trouver des solutions à moyen et long terme pour faire face à un mouvement qui n’est pas prêt de se tarir

Editorial du « Monde ». Que l’on analyse la question à l’horizon de quelques semaines, de plusieurs années ou des prochaines décennies, le même constat s’impose : plus que jamais l’Europe va devoir apprendre à vivre avec l’immigration, qu’il s’agisse des flots de réfugiés fuyant des conflits proche-orientaux ou africains, ou des flux de migrants cherchant à échapper à la misère, voire à la famine. Et l’évidence n’est pas moins claire que l’Europe, et en son sein la France, n’est pas prête à relever ce défi historique.

Dans l’immédiat, c’est l’Italie qui en fait l’amère expérience. Certes, l’on est très loin, cette année, du million de réfugiés qui avaient frappé aux portes de l’Europe en 2015. En 2016, grâce à l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, le flux avait fortement diminué, avec 363 000 arrivées dans l’UE. Du fait de la quasi-fermeture des portes d’entrée par la Grèce et par l’Espagne, toute la pression se concentre désormais sur l’Italie.

Depuis le début de l’année, elle a accueilli 85 % des 118 000 migrants qui ont atteint les côtes européennes depuis la Libye, tandis que 2 400 périssaient en mer. Or, depuis des semaines et en dépit des belles paroles qui lui sont adressées, Rome appelle en vain ses partenaires à la rescousse, tandis que l’exaspération ne cesse de croître entre les autorités italiennes et les ONG humanitaires, accusées de faire le jeu des passeurs en multipliant les opérations de secours en mer.
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