Avenir du Centre Bretagne

Monsieur Erwan CHARLES, Maître de Conférences à UBO, spécialiste des territoires

                                

 

 

      

 

 

 

Pacte d'avenir pour la Bretagne

 

La Bretagne a connu depuis les années 70 une période de très fort développement, qui en a fait la cinquième région industrielle de France et l’a hissée au même niveau de classement dans le domaine de l'innovation. Son économie repose sur plusieurs filières maîtresses, au premier rang desquelles l'agriculture, l'agroalimentaire, les nombreuses activités liées à l’économie maritime, le numérique et l'automobile sans oublier l’importance et le dynamisme du tourisme, de la construction ou du secteur des services et de l’artisanat dont l’activité assure la vitalité des territoires.

 

Elle repose aussi sur un socle de compétences humaines élevées grâce à l’investissement de l’Etat et de la Région dans le système éducatif et dans la formation professionnelle.

 

Innervant l'ensemble de la région, le système économique de la Bretagne en sous-tend l'équilibre social et territorial qui est un capital précieux pour les habitants de la région.

 

La Bretagne est forte de son identité, forgée par son histoire et ses langues. Elle a la chance de posséder un patrimoine naturel exceptionnel et particulièrement diversifié, reconnus comme des éléments constitutifs de son attractivité territoriale, économique et touristique.

Ces atouts et ces richesses de la Bretagne ont ainsi permis le grand rattrapage effectué par l'économie bretonne durant les dernières décennies. Ils ont été le ciment de la cohésion sociale et territoriale de la région.

Mais la Bretagne connaît, depuis plusieurs mois, une période difficile au plan économique et social. Les annonces de restructurations ou de fermetures de site n’ont épargné aucun territoire et ont fragilisé plusieurs secteurs économiques importants. Cette situation suscite des inquiétudes légitimes parmi la population, les partenaires économiques et sociaux, les élus, ainsi que des angoisses, en particulier chez les salariés et leurs familles directement touchés par ces restructurations. Au-delà des doutes sur l’avenir de certaines entreprises et l’évolution de l’emploi, au-delà de la question de la compétitivité économique, c’est le risque de délitement du modèle de développement breton dans son ensemble qui est posé et, avec lui, la mise en cause de son équilibre territorial (risques de césures

est-ouest, nord-sud, littoral-intérieur, urbain-rural…), la fragmentation de sa cohésion sociale et la dilution de ses valeurs de solidarité et d’engagement.

Cette situation, génératrice de sentiments de doutes dans l'avenir, d’abandon et de déclassement, a pu provoquer, chez certains, des réactions violentes de contestation de la légitimité publique. Elle était susceptible de fragiliser le pacte républicain, traditionnellement fort sur ce territoire.

Au-delà de ces réactions, la gravité de la situation a aussi conduit les responsables bretons, élus et socioprofessionnels, à retrouver les réflexes de mobilisation collective qui ont fait, historiquement, la force de la région, avec la conviction que l’unité et la convergence des énergies permettraient à la Bretagne de rebondir et de se

forger un nouvel avenir, que les solutions viendraient d’abord des Bretons eux-mêmes, avec le soutien de la puissance publique.

Au nom de la Bretagne, ils ont ainsi formulé avec force une demande de confiance de la part de l’État : confiance dans ses atouts, ses initiatives, son identité, sa capacité à trouver par elle-même les ressorts de son propre développement

 L’État et les collectivités, totalement mobilisés pour accompagner ces mutations économiques, territoriales et sociales, ont considéré que l’ampleur et la simultanéité de ces chocs rendaient en effet nécessaire un engagement fort et coordonné de la puissance publique en faveur de la Bretagne. Cet engagement devra répondre à l’urgence

économique et sociale, conforter les perspectives et établir un cadre de confiance favorable à l’initiative privée et collective.

Ainsi, c'est pleinement conscient de la gravité et de la particularité de la situation et de l'acuité des risques qu’elle recèle pour la cohésion de la société que le Gouvernement a proposé aux responsables locaux, et en particulier au Conseil régional, le 16 octobre 2013, d’y apporter une réponse globale et volontariste :

Le Pacte d’avenir pour la Bretagne repose sur trois piliers :

- des mesures d’urgence, en matière d’accompagnement des salariés victimes des plans sociaux et des

territoires principalement fragilisés par des restructurations économiques, à commencer par le Finistère ;

le Plan agricole et agroalimentaire pour l’avenir de la Bretagne;

des mesures de soutien à la compétitivité des entreprises et des territoires, notamment par le renforcement du dialogue social.

 

 

.

 

 

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire