Au revoir là-haut
Comédie dramatique de Albert DUPONTEL
Avec Nahuel Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte,
Avec « Au revoir là-haut », l’horreur donne rendez-vous à la magie, un tour de force que signe là Albert Dupontel avec éclat et sensibilité, en adaptant ce prix Goncourt de Pierre Lemaître! Une réussite époustouflante où la terrible guerre des tranchées, montrée sous un réalisme unique et saisissant, arrive à côtoyer des instants merveilleux de grâce et de délicatesse ! Tout sera dit avec un simple échange de regards, doublé de quelques très beaux croquis à l’aquarelle et ensuite les bombes et l’horreur, jusqu’à être enseveli vivant... On suivra ensuite les aventures de ce duo de rescapés, composé d’Albert Dupontel et de Nahuel Pérez Biscayart, tous deux déglingué pour l’un ou gueule cassée pour l’autre, avec énormément de tendresse et de passion, tant ce qu’ils vivront et rencontreront nous touchera avec une grande pudeur, et un véritable flot d’émotion ! Quelle audace d’avoir su nous plonger dans cet univers farfelu, pétillant d’inventions où la poésie d’un sourire de papier saura à lui seul, créer un effet enchanteur et incroyable, un univers qui fourmille de petits bricolages, de belles trouvailles où notre âme d’artiste se réveillera et s’ouvrira à coup sûr ! Car d’artiste avec cet Edouard Péricourt, il sera vraiment question ! Un magicien des idées et des couleurs, qui malgré la douleur de son traumatisme et avec la complicité de son ami comptable Albert Maillard, saura toujours nous cueillir juste là où il faut, avec beauté, malice et même un humour servi sur la pointe des pieds... Pour preuve, rien que sa collection de masques, tous révélateur de l’humeur du moment, fait frémir quand on songe à sa première utilité, tout en étant à la fois superbe et énigmatique... Et à travers leur histoire mutuelle de bidouillage lucratif, on croisera toute une panoplie de personnages qui iront du cynique pervers (Laurent Lafitte) au zélé et intègre (Michel Vuillermoz), en passant par un père terrible d’une présence irradiante étonnante (Niels Arestrup)... On ne peut être que comblé par toute cette palette de sentiments et d’émotions que nous réserve tel un présent ce cinéaste décidément plus que doué, un sacré bonhomme vraiment... Un véritable festival qui sait savamment osciller du drame profond à une légèreté apparente et bienfaisante, et dont rien que la scène finale d’une intensité et d’une tension à couper le souffle, vaut à elle seule le coup d’être découverte !
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