Les mutineries de 1917

Monsieur  Guy MALBOSC historien et écrivain breton

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Les mutineries de 1917

Toute guerre a ses mutins et la Première Guerre mondiale n’échappe pas à cet état de fait. Les premiers refus d’obéissance de soldats français ont lieu dès 19141. Le contexte militaire est évidemment propice à l’émergence de ces cas d’insubordination. Ils sont d’abord la conséquence de la dureté des conditions de vie. La boue, le froid, la vermine, les permissions peu nombreuses et souvent retardées, l’état lamentable des cantonnements de repos, le contact permanent avec le sang et la mort, sont autant de raisons qui poussent les soldats à la rébellion. Ces mouvements de révolte interviennent aussi en réaction aux échecs militaires et contre les erreurs du commandement. Ainsi, les mutineries qui affectent l’armée française aux mois de mai et de juin 1917, sont le résultat de l’insuccès des offensives menées par le général Nivelle lors de la bataille du Chemin des Dames. Enfin, la lassitude gagne les soldats qui voient la guerre se prolonger alors que les officiers leur avaient fait la promesse que le conflit serait court.

Par ailleurs, les historiens s’accordent pour donner une explication apolitique des mutineries. Ces dernières seraient davantage la démonstration d’un sentiment de détresse extrêmement profond plus que l’expression d’une adhésion à un discours révolutionnaire

De nombreuses formes d’insubordination

- Le refus de monter au front

- Les mutilations volontaires

- en abandonnant leur poste et en désertant.

- les fraternisations

- en affirmant haut et fort leurs opinions sur la guerre

 

Les fusillés pour l'exemple

L'essentiel des exécutions va avoir lieu au début de la guerre : 206 d'août à décembre 1914, 296 en 1915, 136 en 1916, 89 en 1917 et 14 en 1918.

Entre 600 et 650 soldats français ont été passés par les armes durant les quatre années du conflit. Beaucoup de ces condamnations étaient sans commune mesure avec les fautes commises. Beaucoup de ces hommes ont été réhabilités, dès les années 20.

La peine capitale. Voilà ce que prévoyait, en 1914, le code militaire pour un certain nombre de comportements : abandon de poste en présence de l'ennemi, refus d'obéissance, voie de faits sur supérieur, révolte… On le voit : tout peut-être affaire d'interprétation. Avec la mort au bout des mots.

Entre les balles ennemies, le déluge de feu des bombardements, la confusion des assauts, les gaz, les fumées, les morts, bien des soldats se retrouvaient totalement désorientés, stupéfiés, pétrifiés, perdus… Étaient-ils de bons soldats anéantis par la violence du choc ? Ou des lâches fuyant le combat ? Les réponses ont été diverses, parfois injustes…

«Les fusillés pour l'exemple ne sont pas seulement le fait des militaires, mais aussi des politiques», rappelle Antoine Prost, professeur d'histoire, à qui le ministre des Anciens combattants, Kader Arif, a demandé un rapport sur «Quelle mémoire pour les fusillés de 14-18».

«Le législateur prévoit des conseils de guerre réduits, avec seulement trois juges, une volonté accusatoire, la suppression des garanties de défense… Et puis en 1914, la France bat en retraite. Les Allemands sont à 30 km de Paris. Joffre est obligé de prendre des mesures désespérées : « Les fuyards doivent être recherchés et passés par les armes. » L'instruction est bâclée, il n'y a pas de procédure d'appel, cela s'apparente à des exécutions sommaires.»

L'essentiel des exécutions va avoir lieu au tout début de la guerre. 206 d'août à décembre 1914, 296 pour toute l'année 1915, 136 en 1916, 89 en 1917, 14 en 1918. Beaucoup sont parfaitement injustes, comme les fusillés de Vingré, six militaires exécutés le 4 décembre 1914. Ceux-là ont été tirés au sort parmi ceux ayant reculé devant une attaque allemande. Le malheur, c'est qu'ils avaient en fait obéi à un ordre de repli.

«Les militaires vont se rendre compte que les exécutions n'ont pas l'effet recherché. Les hommes du rang estiment que les balles françaises ne sont pas destinées aux Français, mais aux Allemands. Le rituel des exécutions, le défilé des condamnés devant leurs camarades, tout cela plombe le moral des troupes. Les condamnations vont se ralentir. Et à partir de 1916, les députés vont changer la loi, et donner la possibilité d'une révision. Il pourra y avoir un recours en grâce devant le Président de la République.» explique Antoine Prost.

Du reste, pendant les grandes mutineries qui vont voir près de 40 000 à 80 000 soldats se rebeller, on ne comptera «que» 30 exécutions capitales.

«Dès la fin de la guerre, des associations d'anciens combattants ont demandé la réhabilitation pour des soldats fusillés pour l'exemple, et une cinquantaine a été réhabilitée dans les années 20 et 30. Il est faux de dire que le sujet est tabou. Aujourd'hui, on compte d'ailleurs près de 200 noms de fusillés pour l'exemple non réhabilités sur les monuments aux morts français.»

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