La piraterie maritime

Laurent MERER Vice Amiral d'Escadre

Ancien officier général de la marine nationale française, Laurent Merer est né en 1948 d’un père Breton originaire de Brest et d’une mère nordiste. Vice-amiral d’escadre, commandeur de la Légion d'honneur, officier de l’ordre national du Mérite, officier de l'ordre du Mérite maritime et titulaire de la croix de la Valeur militaire, il se consacre à l’écriture depuis son départ de la Marine nationale.

Il est l’auteur de nombreux ouvrages primés :
- Alindien (Le Télégramme, 2006), prix de l’Académie française, prix Encre de Marine, prix Eric Tabarly.
- Préfet de la mer, 2007, (Éditions des Équateurs, prix des Affaires Maritimes 2008)
- Moi, Osmane pirate somalien, (Koutoubia, 2009), Grand Prix Océan de l’Association des Écrivains de Langue Française 2010

La piraterie maritime

 

La piraterie maritime moderne prend indifféremment pour cibles des navires de commerce et de pêche ou des bateaux de plaisance, dont des voiliers, particulièrement lents et vulnérables, sans attention particulière pour le pavillon (la nationalité) du navire attaqué. Ces actions sont généralement violentes, les pirates n’hésitent pas à se servir de fusils d’assaut ou de lance-roquettes et à exercer des pressions sur les équipages pour obtenir gain de cause. Elles se produisent d’abord en pleine mer mais également dans les ports, aux points de mouillage et le long des côtes. Le but des pirates est de prendre le contrôle du navire attaqué pour ensuite s’approprier tout ou partie des cargaisons et surtout négocier une rançon pour le navire et son équipage.

 

En cas d’attaques réussies, les prises d’otages sont systématiques dans l’Océan Indien et de plus en plus fréquentes dans le golfe de Guinée. Les périodes de captivité durent plusieurs semaines, voire plusieurs mois, et sont très éprouvantes. Plusieurs décès de membres d’équipage leur sont attribuables tant en Océan Indien que dans le golfe de Guinée. S’agissant de la piraterie dans l’Océan Indien, la durée moyenne de détention est supérieure à six mois. A la mi-juin 2013, 2 navires et 54 marins étaient encore otages dans cette région. Le dernier incident concernant un concitoyen remonte à septembre 2011 : il a donné lieu à la mort de l’un des plaisanciers et au sauvetage in extremis, par la force « Atalante », de son épouse.

 

Si la piraterie connaît une accalmie apparente dans l’Océan Indien, des groupes pirates y demeurent actifs et à l’affût des moindres occasions. La piraterie tend, en outre, à s’aggraver dans le golfe de Guinée et connaît un regain dans le Détroit de Malacca et dans le Sud de la Mer de Chine. Au total et toutes zones géographiques confondues, 120 attaques ont été recensées depuis le début de l’année 2013 par le Bureau Maritime International (BMI)

 

En Océan Indien, les zones à très fort risque sont : le sud de la Mer Rouge au sud de la ligne s’étendant de la frontière nord du Yémen- à celle du Nord de l’Erythrée ; le Golfe d’Aden dans son ensemble (y compris les eaux territoriales du Yémen et d’Oman), le bassin somalien jusqu’à environ 500 nq au large des côtes somaliennes, et enfin la mer d’Arabie au Sud du détroit d’Ormuz au parallèle 5N. Les zone à risque sont : la Mer Rouge, le reste de l’Océan Indien jusqu’au canal du Mozambique, et la zone comprise entre les Seychelles, les Maldives et les Laquedives.

 

Dans le golfe de Guinée, les zones à risque sont : le fond du golfe de Guinée entre la frontière Ghana-Togo et le frontière Gabon-Congo, les eaux territoriales et le large (100nq) de la Côte d’Ivoire et du Ghana.

 

 

Selon le Bureau maritime international (BMI), les actes de piraterie ont atteint leur plus bas niveau depuis six ans. « La principale raison de la baisse de la piraterie dans le monde est la diminution de la piraterie somalienne au large de l'Afrique de l'Est », a résumé Pottengal Mukundan, le directeur du BMI, lors de la publication de son rapport annuel, mercredi 15 janvier.

 

En 2011, les attaques au large des côtes somaliennes avaient atteint des sommets, avec 237 épisodes enregistrés. Presque autant que le nombre d'actes de piraterie répertoriés à l'échelle mondiale dans ce dernier rapport. La piraterie en Somalie a énormément baissé, puisqu'on ne répertorie que 15 incidents, contre 75 en 2012. Une baisse de 40 %, donc.

 

BAISSE EN SOMALIE, HAUSSE AU NIGERIA

 

Le BMI attribue cette baisse de la piraterie somalienne à une combinaison de facteurs mêlant l'action des patrouilles internationales, la présence d'équipes de sécurité privée à bord des bateaux et l'influence positive du gouvernement central somalien. « Il est impératif de poursuivre les efforts internationaux pour lutter contre la piraterie en Somalie, a mis en garde M. Mukundan. Tout relâchement à ce stade pourrait relancer l'activité des pirates. »

 

Sur les quinze attaques attribuées aux pirates somaliens en 2013, deux ont été des détournements de navires qui ont été réglés dans la journée après des interventions.

 

Le BMI note également que la piraterie nigériane a été « particulièrement violente », avec un marin assassiné et trente-six autres retenus en otage à terre dans l'attente de rançon. Les pirates nigérians, qui s'aventurent loin dans les eaux territoriales gabonaises, ivoiriennes et togolaises, sont ainsi tenus pour responsables de trente et un des cinquante et un actes de piraterie dans la région du golfe de Guinée, le chiffre le plus important depuis 2008.

 

LA FRANCE VEUT RENFORCER LA SÉCURITÉ

 

Pour assurer la sécurité des navires, le gouvernement français va autoriser, ainsi que le réclament les armateurs, les gardes armés à bord. Depuis 2008, les armateurs bénéficient de la protection de la marine nationale mais ne sont pas autorisés à embarquer des gardes armés, contrairement à d'autres pays comme le Royaume-Uni, l'Espagne ou le Danemark.

 

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