La chine et le commerce
Général Daniel SCHAEFFER
Commerce : la Chine revendique la 1ere place mondiale
La Chine s'est dite assurée, vendredi 10 janvier, d'être désormais la première puissance commerciale mondiale, en annonçant pour 2013 un volume d'échanges annuel pour la première fois supérieur à 2 943 milliards d'euros, tout en faisant état de chiffres mitigés pour décembre.
Les exportations chinoises ont grimpé en 2013 de 7,9 %, à 1 626 milliards d'euros tandis que les importations croissaient de 7,3 %, à 1 435 milliards, selon des chiffres publiés vendredi par les douanes. L'excédent commercial a donc gonflé de 12,8 % en 2013, à 191 milliards d'euros – après un bond de presque 50 % l'année précédente.
Au total, le volume du commerce extérieur a progressé de 7,6 % en 2013 (à 3 061 milliards d'euros), en deçà de l'objectif gouvernemental d'une croissance de 8 %.
Mais, avec ce niveau record, « il est presque confirmé que la Chine a détrôné les Etats-Unis pour la première fois l'an dernier, au premier rang mondial en termes d'échanges commerciaux de biens » (excluant les services), s'est félicité le porte-parole des douanes, Zheng Yuesheng.
NET RALENTISSEMENT DES EXPORTATIONS
Des commentateurs avaient estimé en février que ce basculement avait eu lieu dès 2012. Mais les douanes chinoises ont mis en avant des différences techniques dans le calcul des statistiques des deux pays, et estiment que ce n'est que l'an dernier que la Chine a surpassé son rival – même si les chiffres américains pour 2013 ne sont pas encore publiés. Les échanges commerciaux de la deuxième économie mondiale pour décembre ont cependant offert un tableau plus mitigé.
L'excédent commercial chinois s'est nettement réduit le mois dernier, baissant de 17,4 % sur un an, à 19 milliards d'euros. La cause : les exportations n'ont augmenté en décembre que de 4,3 % sur un an, à 153 milliards d'euros, un net ralentissement par rapport à la hausse de 12,7 % sur un an enregistrée en novembre.
Toutefois, « les exportations sont en ligne avec les prévisions du marché », en raison d'une base de comparaison élevée en décembre 2012 (où un gonflement dû à des surfacturations avait été constaté), a tempéré Lu Ting, analyste de Bank of America Merrill Lynch.
L'économie chinoise a enregistré un net regain de vigueur au troisième trimestre, et les autorités chinoises ont annoncé un ambitieux programme de réformes en vue de rééquilibrer la croissance du pays au détriment des investissements dans les infrastructures et en faveur de la consommation intérieure. Ce qui pourrait, aux côtés d'un environnement international « plus favorable », continuer de soutenir le commerce chinois en 2014, selon les autorités douanières.
La Chine dans le commerce international : un positionnement original mais fragile
D’une économie repliée sur elle-même à l’époque maoïste, la Chine est devenue en moins d’une trentaine d’années une puissance commerciale de premier plan, ravissant à l’Allemagne la place de premier exportateur mondial en 2009. Si l’amorce de la réforme de l’économie chinoise date de la fin des années 1970, avec l’abolition des communes populaires et l’application du système de responsabilité aux paysans en 1978, l’ouverture sur l’étranger a été plus tardive et ne s’est véritablement affirmée qu’en 1992 à l’issue du voyage de Deng Xiao Ping « dans le Sud de la Chine ». Depuis lors, les échanges de la Chine avec le reste du monde n’ont cessé de s’accroître, s’accélérant encore à compter du début des années 2000. Comment expliquer ce dynamisme commercial ? Quels sont les principaux partenaires de la Chine ? Sur quelles bases cette stratégie de croissance extravertie s’appuie-t-elle ? Constitue-t-elle un modèle stable ? La crise récente ne sonne-t-elle pas le glas de cette stratégie ? C’est à ces questions que cet article se propose de répondre.
Ajouter un commentaire